Yémen : le taux de mortalité maternelle a fortement augmenté ces dernières années (UNICEF)

sam, 06/15/2019 - 11:47 -- siteadmin

Une femme et six nouveau-nés meurent toutes les deux heures au Yémen de complications pendant la grossesse ou l'accouchement, a indiqué vendredi le Fonds des Nations unies pour l’enfance dans le premier d'une série d’aperçus portant sur la santé maternelle et infantile au Yémen.

« Donner la vie au Yémen peut trop souvent devenir une tragédie pour des familles entières », a déploré la Directrice exécutive de l'UNICEF, Henrietta Fore. « Des décennies de sous-développement et des années de combats intenses ont laissé les services publics essentiels, y compris les soins de santé essentiels pour les mères et les bébés, au bord de l'effondrement total ».

La série « Accouchement et rôle parental en zone de guerre », publiée cette semaine, signale également que depuis l'escalade du conflit dans le pays, le taux de mortalité maternelle a fortement augmenté, passant de cinq décès maternels par jour en 2013, à 12 décès maternels par jour en 2018.

Selon l’UNICEF, seulement 3 naissances sur 10 ont lieu dans des établissements de santé ; 1 nouveau-né sur 37 meurt au cours du premier mois de sa vie ; et 1 adolescente sur 15 âgée de 15 à 19 ans a accouché.

Une femme sur 260 meurt également pendant la grossesse ou l'accouchement, alors que 1,1 million de femmes enceintes et allaitantes ont besoin d'un traitement contre la malnutrition aiguë sévère.

Les services de santé pré et post natals manquent

Selon l’UNICEF, l'accès aux services de santé pré et post natals de qualité est essentiel à la survie du nouveau-né et de la mère.

En l'absence de services adéquats, en raison du manque d'accès et des coûts de transport inabordables, les agents de santé communautaires deviennent rapidement des « prestataires de dernier recours » pour les femmes et les enfants, en particulier dans les zones reculées, rurales et touchées par la guerre.

Cependant, les prestataires sont aussi confrontés à des défis tels que l'insécurité, le manque d'approvisionnement et de moyens de transport.

La moitié de tous les établissements de santé du Yémen ne sont pas fonctionnels en raison d'un manque de personnel, d'un manque de fournitures, d'une incapacité à couvrir les coûts opérationnels ou d'un accès limité.

Ceux qui sont encore en activité font face à de graves pénuries de médicaments, d'équipement et de personnel, ce qui met des vies en danger.

L'UNICEF et ses partenaires soutiennent la prestation de services communautaires et les établissements de soins de santé primaires, en mettant l'accent sur les soins continus avant et pendant la grossesse, au moment de l'accouchement et après la naissance, tant pour la mère que pour le bébé.

Au niveau communautaire, l'UNICEF et ses partenaires aident également les sages-femmes communautaires et les bénévoles de la santé à prendre en charge les maladies infantiles courantes et à dispenser des soins maternels et néonatals à domicile.

Recommandations

L'UNICEF appelle toutes les parties au conflit et la communauté internationale à concentrer les ressources sur les communautés pauvres, marginalisées et déplacées à l'intérieur du pays et à protéger le système de santé du pays, en accordant une attention particulière aux soins de santé primaires.

Le Fonds exhorte à reprendre le paiement des salaires des travailleurs du secteur de la santé et à soutenir les mesures incitatives pour le personnel participant à la prestation des services de secours.

Il demande également le soutien et le renforcement des programmes de protection sociale de la santé, tels que les transferts en espèces pour les familles vulnérables et les bons de santé.

« Les soins prénatals et la présence d'un personnel de santé qualifié lors de l'accouchement sont essentiels à la survie des mères et des bébés », a enfin déclaré Mme Fore. « Alors que le monde célèbre le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant, nous renouvelons notre appel à ce que tous les enfants - au Yémen et ailleurs - puissent jouir pleinement de leurs droits en matière de santé, d'éducation, de protection et de paix ».

Source : ONU

https://news.un.org/fr/story/2019/06/1045581