Sida. Un enfant contaminé sur dix ne développerait pas de symptômes

mer, 10/05/2016 - 01:43 -- siteadmin

Entre 5 et 10 % des jeunes enfants séropositifs seraient « non-progresseurs , c'est-à-dire qu'ils ne développent pas les symptômes associés au VIH. A défaut d'un nouveau traitement, la découverte enrichit les connaissances des chercheurs.

Entre 5 et 10 % des jeunes enfants porteurs du virus VIH seraient « non-progresseurs ». C'est-à-dire qu'ils ne présentent aucun des signes et symptômes habituels du sida et que leur infection ne progresse pas avec le temps. Chez les adultes, seuls 0,3 % des patients contaminés sont dans ce cas. La particularité présentée par les enfants concernés laisse entrevoir l'espoir d'une nouvelle méthode de lutte contre le virus. 

C'est en tout cas ce qu'imaginaient initialement les chercheurs qui ont mis au jour cette singularité dans le cadre d'une étude dont les résultats ont été publiés jeudi dans Science Translational Medicine. Les scientifiques se sont intéressés à 170 jeunes séropositifs et ont montré que, si certains sujets ne développent aucun symptôme, c'est parce que leur organisme déclenche une réponse immunitaire forte qui, comme celle des singes face au virus, limite la réplication du VIH et en réduit le nombre de copies dans le sang.

Limiter les effets néfastes des traitements antirétroviraux

Mais l'application de cette découverte au reste des patients ne sera pas directement possible puisque, chez ces derniers, une amplification de la réaction immunitaire a au contraire pour effet d'accélérer le développement de la pathologie. Reste que les similitudes entre la réaction des organismes des enfants « non-progresseurs » et de ceux des primates, elles, fournissent aux scientifiques des informations qui pourraient s'avérer capitales.

Il est ainsi apparu que, chez les singes et les humains concernés, c'est une faible présence dans l'organisme du récepteur CCR5, par lequel le virus attaque les cellules, qui est à l'origine de l'immunité. Cette nouvelle donnée pourrait à terme aider les chercheurs à limiter les effets néfastes sur le système immunitaire, et donc sur la santé, des traitements antirétroviraux, par ailleurs efficaces pour lutter contre la progression du VIH.

Source : Ouest France