Les filles sont une force libre que l'on ne peut arrêter, déclare l'ONU

sam, 10/12/2019 - 19:57 -- siteadmin

Du rejet du mariage des enfants à la lutte contre l'inégalité dans l'éducation, la violence sexiste ou le changement climatique, les filles et les adolescentes se donnent aujourd’hui de plus en plus les moyens d'assumer leur avenir de manière spontanée et irrépressible, a déclaré le Secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la Journée internationale de la fille.

« Elles sont une force libre que l'on ne peut arrêter », a dit António Guterres, reprenant le thème sous lequel est placé cette année la Journée. « Il n’est plus acceptable que les filles soient obligées de revoir leurs ambitions à la baisse ou qu’on leur fasse croire que leurs rêves sont tout simplement irréalisables », a-t-il ajouté.

Pour chaque année d'enseignement secondaire que reçoit une fille, son pouvoir d'achat augmente jusqu'à 25%, a indiqué le chef de l’ONU. Et si toutes les filles et tous les garçons achevaient leurs études secondaires, 420 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté, au bénéfice de plusieurs générations.

M. Guterres a appelé à « défendre l’égalité des droits et à donner aux filles les moyens de faire entendre leur voix et d’exercer une influence dans nos familles, nos communautés, nos pays ».

Il a souligné que beaucoup de filles sont encore bridées par des normes de genre néfastes qui influencent l’ensemble de leur vie. Plus de 200 millions de filles et de femmes sont victimes de mutilations génitales féminines ; les trois quarts des victimes de la traite sont des femmes et des filles ; et des millions sont prises au piège de la violence, des incertitudes et de la détresse engendrées par les conflits.

Selon le chef de l’ONU, pour que toutes les filles puissent réaliser leur potentiel, il importe de mener une action concertée et de consentir des investissements pour qu’elles puissent vivre en bonne santé et dans la sécurité, en acquérant les compétences qui sont nécessaires au XXIe siècle.

« Les filles peuvent être de puissants agents de changement et rien ne devrait faire obstacle à leur pleine participation dans tous les domaines de la vie », a affirmé le Secrétaire général.

25 ans de progrès depuis la Déclaration de Beijing

Depuis 25 années et l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, qui a marqué une avancée historique pour la reconnaissance des droits des femmes, bien des progrès ont été accomplis, a pour sa part affirmé dans son message la Directrice générale de l’UNESCO.

« Beaucoup de filles ont franchi le perron d’une école, ont reçu une éducation digne, respectueuse de leur identité et de leurs droits. Beaucoup de filles ont réalisé leurs rêves ; mais beaucoup trop encore en sont empêchées. Les chiffres sont éloquents et hélas préoccupants », a déclaré Audrey Azoulay.

Mais 132 millions de filles sont encore déscolarisées et 9 millions d’entre elles – contre 3 millions de garçons – n’entreront même jamais dans une salle de classe.

En outre, dans les pays les plus pauvres, seulement 13% des filles qui parviennent à être scolarisées dans le secondaire achèvent leur cycle d'études.

Mme Azoulay a appelé à redoubler d’effort face aux inégalités qui persistent et qui risquent de s’aggraver, « notamment sous l’effet de la révolution numérique ».

A cet égard, l’UNESCO a récemment lancé l’initiative « Son éducation, notre futur », qui cherche à accélérer cette mobilisation pour l’éducation des filles et des femmes.

Agents moteur du changement

Une vingtaine de Rapporteurs spéciaux ont pour leur part, dans une déclaration, salué le rôle moteur que jouent actuellement les jeunes filles activistes à travers le monde.

« Nous voulons souligner que les jeunes filles sont maintenant à la tête de mouvement sociaux contre le changement climatique pour la justice sociale, la justice environnementale et contre le fondamentalisme », a déclaré l’une des signataires de la déclaration, Alda Facio, membre du Groupe de travail contre la discrimination à l’encontre des femmes et des filles.

« Elle sont vraiment très actives, par exemple Malala, qui a reçu le prix Nobel de la paix a 17 ans, Greta Thunberg, qui lutte contre le changement climatique, et la plus jeunes de toutes, une jeune fille autochtone du Canada, Autumn Peltier, qui a 13 ans et qui lutte pour l’eau propre, et il y en a beaucoup d’autres dans tous les pays, même si elles sont très défavorisées dans la société », s’est félicitée Mme Facio.

Les Rapporteurs soulignent les défis auxquels sont toujours confrontées les filles. « Il y a toujours des jeunes filles qui ne peuvent pas aller à l’école, il y a toujours de la violence contre le jeunes filles, le harcèlement… elles souffrent parce qu’elles font de l’activisme », a conclu Mme Facio.

 Source : ONU

https://news.un.org/fr/story/2019/10/1053901