Violence contre les Enfants: L’abus Physique

L’étude de l’ONU sur la Violence contre les enfants (UNVC, 2006) explique « que des enfants du monde entier reçoivent des coups, se font battre, secouer, mordre, étrangler, empoisonner et étouffer par des membres de leur famille. Poussés à l’extrême, ces actes de violence entrainent la mort de l’enfant, son handicap ou des blessures graves ».

Des enquêtes laissent à croire que la violence physique sur les enfants dans le cadre familial est courante à travers le monde entier. Par exemple, une étude portant sur des enfants de 11 à 18 ans dans le Kurdistan iranien a montré que 38,5 pour cent d’entre eux ont déclaré avoir subi de la violence physique chez eux, celle-ci aurait causé des blessures physiques légères à graves. Une étude sur la victimisation des enfants en République de Corée a montré que de recevoir des coups (de pieds et de poings), être mordu, et étouffer par ses parents est courant et comporte de hauts risques de blessures physiques. Pour une faible proportion, cela peut engendrer des handicaps. Cependant, les abus physiques n’ont pas toujours lieu à la maison. Ils peuvent également avoir lieu à l’école ou dans d’autres établissements scolaires, ainsi qu’au sein d’institutions de soins et de justice.

L’étude relève qu’il arrive qu’aucun signe de blessure ne soit visible en apparence, « dans tous les cas, … la violence physique a un impact négatif sur la santé psychologique et le développement de l’enfant ». Les individus qui ont été abusés physiquement pendant leur enfance risquent de souffrir de problèmes dans leurs relations personnelles et seront plus à même d’avoir un comportement abusif avec leurs propres enfants.

Les abus physiques peuvent prendre la forme de châtiment corporel, ou de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants.

L’article 19 de la Convention de l’ONU sur les droits de l’enfants stipule que « les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives appropriées pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte physique ou mentale, de brutalités ou d’abus, de négligence ou de traitements négligents, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle, pendant qu’il est sous la garde de ses parents ou de l’un d’eux, représentants légaux ou toute personne à qui il est confié ».

L’article 37 oblige les Etats parties à garantir qu’ « aucun enfant ne soit exposé à la torture ou d’autres traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants ».

Comment lutter contre ?

Le réseau pour la prévention et la protection contre les abus et les négligences à l’encontre des enfants (ANPPCAN) propose un certain nombre de façon de prévenir les abus en général, entre autres :

   Sensibiliser sur les droits de l’enfant, les lois qui les affectent et d’autres problèmes qui peuvent avoir des conséquences sur les enfants ;

   Créer un environnement qui encourage le dialogue entre les enfants, parents, tuteurs, soignants, enseignants et communautés ;

   Apporter une éducation intégrée à la vie de famille dans les écoles ;

   Définir une politique nationale de protection de l’enfant ;

   Créer et renforcer les lois et les systèmes qui tiennent compte des enfants ;

   Autonomiser et soutenir les familles sur le plan socio-économique ;

   Un gouvernement qui crée des lois qui imposent des punitions dissuasives sur les agresseurs d’enfants;

   Encourager les enfants à déclarer les abus ou exploitations perpétrés à leur encontre ;

   Encourager les membres de la société à accroître les responsabilités prises pour reporter les abus d’enfants, l’exploitation et les cas de violences liées à une discrimination de genre.

Le Comité des droits de l’enfant tente de sensibiliser sur les abus physiques dans ses recommandations aux Etats. Par exemple, en 2008, il observe une augmentation dans les taux d’abus en Bulgarie et que « seul un nombre négligeable de cas arrive devant les tribunaux ». Cette même année, il nota au Bhutan «  des cas d’abus et de violence qui restent sous déclarés et des mesures physiques et psychologiques pour les victimes insuffisantes ». En 2009, le comité a noté « un taux élevé de violence domestique à l’égard des enfants, une violence souvent considérée comme une mesure éducative » en Bolivie.

Source : CRIN

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