Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Afrique du Sud :

En raison de sa forte diversité culturelle, l’Afrique du Sud est appelée couramment « un monde dans un pays ». Contrastée entre des zones urbaines sophistiquées et des zones rurales extrêmement pauvres, elle est confrontée à de nombreux défis, notamment en matière de Droits de l’Enfant.

Principaux problèmes rencontrés par les enfants en Afrique du Sud :

Pauvreté

64 % des enfants sud-africains (la majorité d’entre eux étant issus de la communauté noire) vivent dans le dénuement. La Province de Limpopo est la région la plus touchée par la pauvreté. Les enfants résidant dans cette zone ont donc de très grands risques de vivre en dessous du seuil de pauvreté.

Dans bien des cas, la pauvreté, en Afrique du Sud, est due au fait que le pays doit faire face à un fort taux de chômage, notamment dans les régions de Limpopo et de Western Cape.  En raison de cette situation socio-économique difficile, certaines familles sud-africaines (particulièrement celles qui n’ont pas de revenu fixe et les mères-célibataires) sont confrontées à un manque de nourriture, et donc à la faim.

Droit à la santé

La mortalité infantile, qui résulte essentiellement du virus du Sida, reste inchangée depuis 1990. Cependant, d’ici 2015, le gouvernement sud-africain souhaite diminuer d’un tiers le taux de mortalité des moins de 5 ans et, pour ce faire, a mis en place un plan de santé publique.

La malnutrition joue un rôle important sur la santé des petits sud-africains: la sous-alimentation et la sur-alimentation sont des problèmes auxquels le pays doit faire face. Une grande majorité d’enfants de moins de 5 ans manque de vitamines A et de fer; ces carences pouvant être à l’origine de problèmes de croissance considérables.

Concrètement, un enfant sur 10 souffre d’une insuffisance pondérale, due à une mauvaise alimentation. En parallèle, l’Afrique du Sud doit également combattre l’obésité qui prévaut chez les jeunes. Dans les écoles, des programmes de nutrition ont été installés ; un grand nombre d’enfants y ont ainsi accès.

Enfants et SIDA

En Afrique du Sud, le Sida est la première cause de mortalité. Selon l’agence ONUSIDA , ce sont presque 6 millions de Sud-Africains qui sont infectés du VIH, dont 2,5 % d’enfants âgés de moins de 14 ans.  Bien que 40 % des décès chez les enfants âgés de moins de cinq ans soient liés au sida, seulement 5 % des enfants vivant avec le VIH  reçoivent actuellement un traitement antirétroviral.

Comme toujours, les chiffres sont encore plus alarmants dans les zones rurales où l’accès aux soins reste difficile.

Malgré les progrès du gouvernement en matière de prévention et de prise en charge des enfants atteints du SIDA, il reste encore beaucoup à faire pour enrayer ce fléau qui a fait plus d’un million d’orphelins et d’orphelines en Afrique du Sud.

Droit à l’éducation

Plus de 90 % des enfants sud-africains jouissent du droit à l’éducation. Toutefois, un certain nombre d’entre eux n’y ont toujours pas accès. La raison principale pour laquelle les enfants ne sont pas inscrits dans un établissement scolaire est que leur famille est trop pauvre pour financer leurs études et les frais qu’elles encourent.

Les enfants handicapés ne sont, dans bien des cas, pas scolarisés. Ils souffrent donc de discrimination, en particulier dans la province de Northern Cape, où ils ne vont que très rarement à l’école.

Par ailleurs, la qualité de l’éducation, en Afrique du Sud, reste relativement faible, en raison de l’insécurité qui règne dans les écoles.

Maltraitance infantile

Les mauvais traitements envers les enfants sont fréquents en Afrique du Sud: les jeunes filles sont négligées et abusées au sein même de leur famille. En outre, les enfants subissent couramment des abus sexuels;  les très jeunes enfants étant les plus à risque.

De manière générale, l’Afrique du Sud connaît le taux de viol le plus élevé au monde. Les filles sont agressées, physiquement et sexuellement, dans l’enceinte de leur école par des enseignants, des camarades ou d’autres personnes extérieures. Ayant peur de subir une agression sexuelle, elles privilégient bien souvent leur sécurité au détriment de leur scolarité.

Par ailleurs, dans certaines communautés, lors de mariages précoces, la coutume veut que le futur mari verse une dot à la famille de la jeune fille qu’il va épouser. Cette tradition est souvent un facteur de violence domestique envers les femmes, parce que le mari considère qu’il a acheté sa femme et que désormais elle lui appartient.

Mariages d’enfants

Dans certaines régions d’Afrique du Sud et dans certains groupes religieux, les mariages d’enfants sont encore pratiqués. Poussées par leur famille, les filles ont donc l’obligation de se marier.Les mariages d’enfants peuvent avoir d’importantes conséquences, notamment au niveau de la santé. En effet, les jeunes filles ayant une grossesse précoce risquent d’une part, d’accoucher prématurément et d’autre part, de voir naître leur enfant avec une insuffisance pondérale. Une autre conséquence négative est que les filles mariées, dans leur jeune âge, n’ont pas la possibilité d’accès à l’éducation et au travail.

Droit à un logement

Bon nombre d’enfants sud-africains vivent malheureusement dans des bidonvilles, en particulier ceux des provinces de Western Cape et Gauteng. Il arrive également que les jeunes habitent des maisons encore dites « traditionnelles »; ce type de logement est très courant dans la région d’Eastern Cape. Dans ces habitations vétustes, le bois reste la source d’énergie principale.

Nous pouvons ainsi noter de grandes disparités, en termes de logement. Les enfants des quartiers riches bénéficient de la modernité et des dernières technologies alors que les enfants issus de quartiers défavorisés ne disposent pas toujours de logements décents.

Droit à l’eau

En Afrique du Sud, 4 enfants sur 10 n’ont pas accès à l’eau courante. Ainsi, une grande majorité d’enfants, principalement ceux d’Eastern Cape, dépendent de l’eau de pluie, des ruisseaux et des rivières, qui demeure largement insalubre.

Globalement, les enfants des communautés riches disposent d’un assainissement adéquat. Par contre, ce n’est pas le cas des jeunes des familles pauvres qui n’y ont pas accès. Bon nombres d’enfant sud-africains, essentiellement ceux des bidonvilles, n’ont pas la chance d’avoir un équipement sanitaire chez eux.

Détention des mineurs

Il reste d’importants progrès à faire en ce qui concerne les conditions de détention des mineurs qui, selon la loi sud-africaines, doivent impérativement être séparés des adultes. Or dans les prisons sud-africaines, des enfants de moins de 18 ans partagent le même bâtiment, voire la même cellule que avec des détenus plus âgés. Pour appliquer la loi, ces mineurs devraient être replacés dans des établissements appropriés.

Il est par conséquent urgent de prendre des mesures pour faire respecter ces lois surtout quand on sait que dans les prisons, l’article 19 de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) n’est pas respecté: les enfants emprisonnés sont fréquemment sujets à de mauvais traitements émotionnels, physiques ou sexuels, infligés par des détenus ou des membres du personnel.

Source: humanium